Penses-y deux fois

Penses-y deux fois

“Es-tu correct? Es-tu en dépression?”  

C’est ce que mon ami m’a demandé quand je lui ai dit que j’étais allé consulter une psychologue plus tôt cette semaine. Ça faisait quelques mois qu’on s’était parlé et on s’appelait pour prendre de nos nouvelles. Sa question m’a surpris, parce que je n’étais pas du tout en dépression. J’allais consulter ma psychologue pour faire un simple suivi. 

Mes derniers mois étaient stressants. Le classique étudiant universitaire ans après tout. La vie d’appartement, l’implication parascolaire, rester en “shape”, les travaux, les examens, encore les travaux et encore les examens… Tout ce qui est habituel dans la vie de la plupart des étudiants après tout. Je suis normal. 

Cependant, mes derniers mois ont été agrémentés d’événements qui m’étaient inhabituels. J’ai fait quelque chose que jamais je n’aurais pensé faire. Soit parlé devant un public. C’était, au départ, stressant et épuisant. Imaginez-vous la fatigue physique après une course intense, mais transposez cette fatigue à l’intérieur de votre crâne. 

J’y suis arrivé, j’ai bien performé, je me suis amélioré. Fier de moi, oui! Mais assez stressé. Je ne vous parle pas du stress, de l’adrénaline lorsqu’on est sur la scène devant plus de 200 personnes pour la première fois. Je vous parle du stress constant lors de la préparation. Ce stress qui dure des jours et des jours. Ce boulet à trainer et qui vous ne lâche pas. 

Eh bien c’est pour cette raison que je suis allé consulter ma psychologue cette semaine. Pour faire un suivi sur ce qui c’était passé lors de mes derniers mois. Quels événements j’ai vécus, comment je les ai vécus, pourquoi je les ai vécus, quand je les ai vécus, etc. C’était le geste logique à mes yeux, car c’est évident que je ferai face à, non seulement d’autres discours en public dans ma vie, mais également d’autres événements potentiellement stressants. La solution est de devenir plus fort, d’apprendre à me connaître davantage, apprendre à gérer mon stress, mes émotions, bref. Tous ces mots qui représentent les signaux que mon corps m’envoie tous les jours.  

Le mental est fort et mystérieux, aussi bien le comprendre dans ces caprices les plus difficiles. 

“Oui je vais bien, en fait, je ne me souviens pas m’être senti aussi bien dans la dernière année” 

C’est ce que j’ai répondu à mon ami. Moi qui venait d’aller voir ma psychologue. Et c’est à ce moment que j’ai mis le doigt sur un paradigme de notre société, qui attend souvent beaucoup trop avant d’agir. C’est pourquoi je vous pose les questions suivantes :  

Doit-on attendre d’être en mauvaise santé pour adopter un mode de vie sain ? Non. 

Doit-on se rendre endetté avant d’arrêter de dépenser inutilement? Non. 

Doit-on attendre d’être gravement malade avant de consulter un médecin? Non. 

Doit-on attendre d’être en dépression, “burnout”, avant de prendre soin de sa santé mentale? Non. 

Penses-y deux fois la prochaine fois. 

- Étienne Penelle


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